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Juste un trait d'encre noire
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  • Un blog pour partager des écrits de toutes sortes, au fil de l'inspiration des jours à venir. Récits de balades - le plus souvent pudiques, mais qui pourront parfois sembler indécents à certains - dans les contrées de mon âme trouble.
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6 juillet 2017

Songe de Perse

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Shirin est fille d'orient, Arthur enfant de France.

 

Autant il est fougueux, embrasé parfois, exalté, crépitant - corps et esprit de feu nourris de poésie, qu'Arthur lit, affamé, et qu'il écrit aussi - autant Shirin est à l'image des eaux étincelantes et calmes des bassins d'Ispahan.

Ainsi sait-elle dompter, sans pourtant les éteindre, les brasiers insensés de l'homme qu'elle chérit.

 

Shirin, héritière d'un noble érudit iranien, se plaît à conter à Arthur les fables philosophiques des vieux sages perses. Des heures durant Arthur se délecte à juste l'écouter.

 

Une nuit, après les voluptés longuement explorées, les deux amants s'installent enlacés dans le hamac. Le ciel au-dessus du jardin est constellé d'étoiles.

 

Enivré d'amour, repu, comblé, les yeux plongés dans ceux de Shirin et les baisers irrépressibles, Arthur - décidé à rejoindre la Lune avec sa bien-aimée - se met à tisser des paroles irisées pour fabriquer une improbable corde sur laquelle, embrassés, ils pourront se hisser.

 

 

« Ah ma tendre Shirin, quelles extraordinaires contrées par lesquelles tu me fais cheminer !

Ton souffle est un vent bleu, délicieux, qui soulève en douceur le couvercle gardant secrets les mondes délaissés.

Prend ma main. Emmène-moi !

Que nos pas côte-à-côte, au clair de Lune, soient guidés jusqu'au Jardin de roses.

 

Là, cachés des yeux du monde par les fleurs abondantes, je veux cueillir sur tes lèvres les perles de rosée sucrée.

Nul ne peut nous apercevoir alors, de mes mains hésitantes, je t'en conjure, laisse-moi ôter ce voile qui couvre tes cheveux. Que je m'enivre, comme j'aime, le visage enfoui au creux de tes boucles d'onyx.

 

La tête posée sur ton ventre adoré, j'aime t'entendre me parler des anciens philosophes de ton pays lointain.

Qu'il me plaît ce langage me contant un ailleurs, en des temps glorieux. En Persan, je t'en prie, parle encore.

Invente sous mes pieds une allée de mots oubliés.

 

Chaque instant près de toi m'ouvre les grilles d'un Éden embaumant le jasmin.

La tête me tourne. Ô somptueux vertige !

Je veux sur ton tapis, contre toi alangui, survoler les beautés de ta terre d'Iran.

 

Tutoyer tes maîtres, peut-être un jour l'oserai-je, leurs vers résonnent si fort en moi.

Paroles de sagesse enserrées dans des bulles d'humilité.

Parfums, jardins, amours, louanges des sens, de la pensée souvent, parfois des excès de la déraison ; et l'ivresse du vin.

Ces mots en toi gravés font écho aux sursauts de mon âme. Comme tout cela est beau !

 

Sois mon guide, trésor, dans les vastes mondes des vieux rêves de la Perse. »

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