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Juste un trait d'encre noire
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  • Un blog pour partager des écrits de toutes sortes, au fil de l'inspiration des jours à venir. Récits de balades - le plus souvent pudiques, mais qui pourront parfois sembler indécents à certains - dans les contrées de mon âme trouble.
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19 août 2017

Ode au Phénix en l'Homme

Phénix - Auteur inconnu

Les petits tracas du quotidien, les ennuis ordinaires, en vérité, ne m'intéressent guère.

Devrais-je me sentir, de quelque façon, confuse de faire cet aveu ?

 

Ce qui me passionne, c'est la résilience de l'esprit et de l'âme. Comment certains – en conscience – , malgré l'irruption d'un moment d'adversité injuste, absurde parfois, dans leur vie, parviennent à avancer sur le chemin de leur existence.

 

J'ai longtemps pensé que ce qui m'émouvait et m'interpellait le plus, dans la psyché humaine, c'était sa faculté à construire des êtres méritants. Je crois aujourd'hui m'être trompée de notion. La résilience m'apparaît à présent plus louable. Un combat et un don que l'on se fait à soi, pour être en mesure de tendre ensuite à autrui une main, un sourire, un regard, bienveillant, solide, lucide aussi.

 

Il est des accrocs, des affres, des supplices qui, parfois, abîment dès l'enfance...

 

Regardez-la, cette petite fille d'Erythrée, collée à sa maman au centre de la frêle embarcation dérivant au gré des courants, sous un soleil de plomb. Voyez cette gravité, cette résignation, atrocement discordantes dans ses yeux sombres d'enfant.

Ecoutez-le, ce garçon en culottes courtes, qui sanglote de désarroi face à la folie violente et desespérée de sa mère, celle-ci même dont le devoir est pourtant de le protéger, de le rassurer, son "tout petit", comme elle dit...

Prenez le temps d'entendre les silences de ces frère et soeur, que leurs parents se disputent à coups de médiateurs impuissants, de psychologues dépassés, d'avocats sans scrupules et de paroles assassines vociférées en leur présence.

Une chose les relie tous, ces malheureux enfants privés de sécurité, de confiance, d'amour, c'est le choix que, précocément, ils auront à faire entre le déni, la fuite – quand ce n'est pas se réfugier au fond d'une tanière mentale – , et la voie d'une certaine philosophie prématurée de vie et de pensée, pour mettre un filtre entre un court vécu déjà harassant et leur être en construction.

 

Plus tard l'adulte, lui, peut encore connaître la guerre, un attentat, un accident, un traumatisme quelconque. Nul n'est à l'abri. Et revoici le choix, la croisée des chemins, la direction à prendre.

S'engloutir dans son désespoir, s'abîmer dans sa peine, rouvrir sans cesse ses plaies, mettre ses chairs à vif, ou accepter comme on peut, saisir la main tendue, se remettre debout et avancer, même à petits pas.

Un proverbe chinois dit : "Ne craignez pas d'être lent, craignez seulement d'être à l'arrêt."

 

Faire cesser l'errance, aboutir quelque part. Retrouver le respect de sa propre humanité. Apprendre ou réapprendre à accorder sa confiance. S'autoriser de nouveaux sourires, des élans inédits, s'accorder le luxe de l'audace. Tisser des motifs lumineux avec des fils de coton ternes et sales.

 

Remarquable faculté humaine que la résilience ! Dépassement de ses propres limites pour bâtir un palais sur un champs de ruines, faire pousser un jardin sur des tombes odieuses. Aller chercher au fond de soi, dans ce que l'on a de plus fort, l'éclat infime d'une étincelle qui se meurt, souffler dessus de toutes ses forces pour la raviver et se cramponner au brin fragile d'un timide espoir.

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